Tracteur épandant des pesticides
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Pesticides : respectons les habitants !

Publié le 10 mars 2021

Selon le rapport rendu par le ministère de l’agriculture en janvier 2020, l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à usage agricole a augmenté de 24% entre 2017 et 2018. De nombreuses études ont fait le lien entre les pesticides, la contamination des milieux (aérien, aquatique, terrestre…) et le risque pour la santé. Avec l’étalement urbain, de plus en plus de logements jouxtent des zones agricoles traitées avec des pesticides.

Depuis le 1er janvier 2020, la loi impose aux agriculteurs de respecter des distances de sécurité de 5 à 20 mètres, en fonction du type de culture et des produits utilisés, lors de l’épandage de pesticides à proximité d’habitations ou de lieux abritant des personnes vulnérables. Ces distances peuvent être réduites à 5 mètres pour l’arboriculture, jusqu’à 3 mètres pour la viticulture et les autres cultures via l’utilisation de mesures de protection ou dans le cadre de chartes d’engagements approuvées par le préfet

S’engager pour les habitants

Les associations de protection de la nature et de l’environnement en région Centre-Val de Loire, fédérées au sein du réseau France Nature Environnement (FNE Centre-Val de Loire), se positionnent face à ces décisions réglementaires. En premier lieu, elles estiment que l’établissement de distances de sécurité est une mesure insuffisante tant pour la protection des riverains que pour la préservation de notre environnement. L’utilisation de pesticides conjuguée à la monoculture, à la destruction des haies, des jachères et des milieux humides et boisés, a des effets désastreux sur la nature, en réduisant dramatiquement la diversité floristique et en appauvrissant l’alimentation de l’ensemble des espèces. Ainsi, au-delà du pis-aller que sont les zones de non traitement, il est nécessaire de restaurer une agriculture écologique à l’échelle du territoire français, dans une vision globale et prospective des enjeux de protection de l’homme et de la nature.

Prévenir et non guérir

L’État doit appliquer le principe de précaution et prendre toutes les mesures à même d’assurer la protection sanitaire des personnes riveraines de parcelles traitées, en limitant au maximum les possibilités de dérive du produit, via notamment :

  • le déploiement d’obstacles physiques, par la plantation de haies ;
  • le contrôle du parc de pulvérisateurs (interdiction de vente des pulvérisateurs présentant le plus de risque de dérive) et le soutien à l’équipement de buses anti-dérives ;
  • l’information des agriculteurs sur les bonnes pratiques.

Former pour mieux guider

Par ailleurs, en application du 4ème axe du plan national Ecophyto (« former à la réduction et à la sécurisation des pesticides »), l’ensemble des utilisateurs de produits phytopharmaceutiques doit aujourd’hui suivre une formation. Le contenu de cette formation s’organise selon 3 thèmes, dont l’un est consacré à la réduction de l’usage et aux méthodes alternatives. 574 000 certificats (dont environ 60 % concernent les exploitants agricoles) ont été édités entre 2009 et 2016. Au regard des chiffres d’utilisation des pesticides en France, cet outil n’a pas fait preuve de son efficacité. Il doit être révisé afin d’encourager réellement les acteurs à un changement de pratiques, en s’intégrant dans une logique d’ensemble, avec un soutien financier.

Pour faciliter les changements de pratique, FNE Centre- Val de Loire propose également de diffuser davantage les retours d’expérience des fermes DEPHY, réseau qui rassemble plus de 3 000 exploitations agricoles engagées dans une démarche volontaire de réduction de l’usage de pesticides.

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