Exemple d'un nid de fenêtre pour martinet - Loiret Nature Environnement

Un toit pour la biodiversité

Logo un toit pour la biodiversité

La prise en compte de la biodiversité dans les travaux d’isolation énergétique du bâti est une thématique prise à bras le corps par FNE Centre-Val de Loire, depuis la création de sa coalition “Transition énergétique et préservation de la biodiversité” en 2020. C’est ainsi qu’un programme d’envergure régionale a vu le jour en 2022, intitulé «1 toit pour la biodiversité».

 

Parce que la sobriété est une nécessité absolue pour la pérennité de l’espèce humaine, il est indispensable de rénover les passoires énergétiques telles que les bâtiments anciens qui consomment une quantité très importante d’énergie et dont les déperditions de chaleur ne sont plus acceptables. Pour ce faire, l’Etat déploie des financements importants pour accompagner les porteurs de projets à rénover leur patrimoine bâti. Avec le plan France relance et désormais le Plan Climat, des milliers de logements et bâtiments publics sont et vont être rénovés dans les prochaines années.

Or, les habitations humaines sont un formidable lieu d’accueil pour de nombreuses espèces (notamment les martinets noirs, les hirondelles de fenêtre et les chauves-souris communes comme les pipistrelles ou les sérotines). Il est donc important d’identifier leur présence avant de débuter un chantier de rénovation. C’est d’autant plus important que ces espèces sont toutes protégées ! 

En effet, ces petits animaux trouvent dans nos bâtiments de quoi y faire leur nid, dans le cas des oiseaux, pour assurer leur reproduction. Pour les chauves-souris, les bâtiments peuvent aussi servir de site d’hibernation pour survivre aux mauvaises conditions de l’hiver.

Débuter un chantier d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) ou de démolition sans avoir connaissance des espèces présentes sur site, c’est risquer un arrêt de chantier car il est interdit de déranger les espèces et de détruire leurs nids, même s’ils ne sont pas occupés.

Concrètement, les oiseaux sont très fidèles à leur nid et les réutilisent d’une année sur l’autre. La destruction du nid en leur absence leur demandera un effort important pour le reconstruire avant de couver. Ce retard pris dans la période de reproduction, peut entrainer un risque important d’échec pour l’année en cours. Si ces perturbations se répètent d’année en année, c’est la survie de toute une population qui est remise en question.

 

Et les chiffres sont déjà plus qu’alarmants : 

- baisse de 23 % des populations d’hirondelles de fenêtre entre 2011 et 2019 en France (source STOC Muséum national d’Histoire naturelle) ;

- baisse de 46% pour les martinets noirs entre 2011 et 2019 en France (source STOC Muséum national d’Histoire naturelle) ;

- baisse de 88% pour les chauves-souris communes en 15 ans (source Muséum de Bourges pour la région Centre-Val de Loire) !

 

FNE Centre-Val de Loire et son réseau associatif se mobilisent au quotidien pour accompagner les porteurs de projets de rénovation (bailleurs sociaux et collectivités) afin de diagnostiquer leurs biens et les conseiller pour une meilleure prise en compte de la biodiversité présentes dans et autour des bâtiments à rénover ou à (re)construire.

Voici la vidéo de présentation du programme régional «Un toit pour la biodiversité» : 

Le projet «Un toit pour la biodiversité» est né en 2022 avec une première cible pour le réseau associatif : les bailleurs sociaux. 

Fin 2023, le projet s’étoffe à une nouvelle cible que sont les collectivités. 

L’accompagnement des bailleurs

En région, l’Union sociale de l’habitat fédère 33 bailleurs sociaux, représentant près de 245 000 logements (source : USH 2023) répartis sur les 6 départements du Centre-Val de Loire.

Dans le cadre de l’opération «Un toit pour la biodiversité», FNE Centre-Val de Loire s’est tourné vers le réseau de l’USH Centre-Val de Loire pour déployer, auprès de leurs collaborateurs, des actions de sensibilisation et de communication sur la prise en compte de la biodiversité dans les chantiers. L’objectif principal étant la mise en place d’une gestion favorable aux espèces sur l’ensemble de ce parc immobilier de grande envergure !

L’accompagnement des collectivités

Depuis fin 2023, les associations du réseau FNE Centre-Val de Loire se sont tournées vers les collectivités de la région pour poursuivre leur accompagnement technique.

L’objectif ? : identifier des communes ayant pour projet de rénover/isoler au moins l’un de leurs bâtiments publics en 2024 afin de leur proposer un diagnostic écologique préalable permettant d’identifier les espèces potentiellement présentes, et les accompagner tout au long du chantier pour les conseiller au mieux afin que leur projet soit le plus vertueux en matière de biodiversité.

Les espèces ciblées par le projet

Martinet noir en vol

Le Martinet noir

Oiseau migrateur d’une longévité de 5 à 6 ans en moyenne, qui arrive dans notre région à la fin du mois d’Avril et retourne en Afrique début août. Cette espèce ne se pose jamais (Apus apus son nom latin signifie d’ailleurs «sans pieds»), à part pour pondre et s’occuper de ses petits.

En savoir plus sur l'espèce
Mère hirondelle nourrissant ses petits

L’Hirondelle de fenêtre

Oiseau migrateur qui arrive dans notre région à la fin du mois de mars et retourne en Afrique en septembre. Cette espèce se nourri exclusivement d’insectes volants (mouches, moustiques, taons…). L’hirondelle de fenêtre niche dans des nids qu’elle fabrique elle même à l’aide de boue e de salive dans les encoignures de fenêtre, sous les corniches et les avant-toits. Elle y pond 4 ou 5 oeufs couvés pendant 15 jours.

En savoir plus sur l'espèce
Pipistrelle volant dans une église

Les chauves-souris communes (noctules et pipistrelles)

Espèces nocturnes vivant en colonies. Leur période de forte activité se situe autour de l’aurore et du crépuscule d’avril à octobre. Le reste du temps, elles se regroupent dans des gîtes d’hibernation pour passer la mauvaise saison.

Pour en savoir plus sur les pipistrelles communes
Nichoir à Martinet noir, discrètement intégré au coffre des volets roulants (crédit photo : AFL Foessel)

La séquence «Eviter - Réduire - Compenser»

La séquence Eviter, Réduire, Compenser, comme précisé dans la Loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, a pour objectif d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et de compenser les effets notables qui n’ont pu être évités, ni suffisamment réduits.


 

  • Eviter : c’est l’ensemble des mesures qui modifient le projet d’aménagement ou un document de planification afin d’en supprimer les impacts potentiellement négatifs. C’est un évitement technique, mais il peut être aussi géographique ce qui signifie bien souvent, annuler ou déplacer le projet.
  • Réduire : si l’on n’est pas parvenu à éviter l’ensemble des impacts d’un projet, l’aménageur fait en sorte de les réduire par une modification de la conduite de son chantier - dans l’espace et dans le temps.
  • Compenser : c’est tout ce qui est mis en œuvre pour contrebalancer les incidences, les impacts qu’a générés le projet. On compense les effets notables qui n’ont pu être évités, ni suffisamment réduits. La compensation doit être exceptionnelle, A ne mobiliser qu’en dernier recours. UNE BONNE COMPENSATION EST CELLE QUI N’EXISTE PAS !

Quelques uns des principes de la compensation : 

Quelques-uns des principes de la compensation

Voici un arbre de décision à suivre permettant de dimensionner la compensation d’un projet : 

Arbre de décision ERC

 

Télécharger le kit de communication à destination des habitants des bâtiments rénovés de manière à préserver la biodiversité

Ce kit de communication contient le logo du projet, le flyer dédié aux habitants ainsi que le panneau de chantier, à afficher lors de vos travaux.

Télécharger le kit de communication à destination des habitants

Carte du réseau

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