Fil d'Ariane
- Accueil
- Je m'informe
- Actualités
- [ÉPISODE 2] – La Brenne, terre d’accueil pour les marouettes
[ÉPISODE 2] – La Brenne, terre d’accueil pour les marouettes
Actualité du mouvement FNE
La présence des trois espèces de marouettes nicheuses est révélée en Brenne par René MARTIN et Raymond ROLLINAT. En 1894, ces deux éminents naturalistes publient « Vertébrés sauvages du département de l’Indre ». Dans cet ouvrage figurent les monographies des trois espèces de marouettes, et constituent les premiers témoignages de la présence de ces oiseaux dans la région. Nous livrons ci-dessous quelques extraits évocateurs du statut passé de ces oiseaux :
Marouette ponctuée : « Le Râle marouette nous arrive avec les premières volées de Bécassines, à partir du 15 février ; à la fin du mois il est déjà très répandu et il n’est pas rare d’en tirer cinq ou six sur le même étang, ce qui en suppose un bien plus grand nombre.
Il se tient au milieu des mottes d’étangs, sur les bordures semées de graminées, dans les forêts de roseaux, dans les prés épais et humides ; il affectionne certains étangs au point qu’on l’y trouve continuellement ; on a beau en tuer, il paraît toujours y en avoir autant, tandis que, sur d’autres, il est relativement rare. »
Marouette de Baillon : « Très commun dans les marais de la Brenne durant tout l’été, rare ailleurs. »
Marouette poussin : « Le Râle poussin, presque aussi commun en Brenne que la Marouette, arrive, avec le Baillon, vers le 15 mars et se loge pour l’été dans les queues de nos grands étangs ou dans les fourrés de roseaux qui couvrent ceux de moindre étendue. On le tue en grande quantité en chassant les Halbrans, en juillet et en août. »
Mis en relief avec le statut actuel de ces oiseaux en Brenne, ces témoignages reflètent une forte raréfaction de ces espèces dans la région, tant il est devenu rare d’en observer.
Il faut ensuite attendre 1958 pour que de nouvelles mentions soient faites, à la faveur des recherches menées par Georges GUICHARD, ornithologue passionné par les « petits râles ». Il découvre une quinzaine de nids aux abords de deux étangs, qu’il associe à ces espèces. Les résultats extraits de ses carnets de terrain sont publiés dans le n°74 d’Alauda en 2006 par Jacques PERRIN DE BRICHAMBAUT, qui met les résultats à la lumière des connaissances les plus actuelles en oologie.
Il avait souvent parcouru la Brenne à la recherche des « petits râles » (Marouette poussin et Marouette de Baillon) et avait pu, en 1958, découvrir des nids et des œufs de l’une ou l’autre de ces espèces, malheureusement sans certitude. Ces données ont ainsi été mises à la lumière des connaissances les plus actuelles en oologie. La détermination spécifique des pontes n’a pas systématiquement pu être attribuée, malgré des informations liées au poids des œufs pleins, par la dimension de la cuvette des nids ou par la typologie des constructions. Néanmoins, la nidification certaine de la Marouette de Baillon (2 cas) en Brenne en juin 1958 peut être validée. La nidification sur ce même étang de 5 autres couples nicheurs peut être attestée, avec une identification spécifique plaidant également pour la Marouette de Baillon, mais sans certitude cependant. La nidification de la Marouette poussin n’a pu être attestée à cette époque.
La Brenne est donc une région connue de longue date pour l’accueil des marouettes.


Couverture des «Vertébrés sauvages de l’Indre» et les extraits concernant les 3 espèces (c) Gallica BnF)
La suite au prochain épisode !
Quentin Giraud