Une formation pour accompagner les acteurs du bâti à intégrer la biodiversité dans leurs projets

Avec le plan France Relance récemment et maintenant le Plan Climat, ce sont des milliers de logements qui sont et vont être rénovés énergétiquement chaque année partout en région.  Et ce sont des milliers de colonies d’oiseaux et de chauves-souris qui sont en danger si leur présence sur site n’est pas identifiée avant le début des travaux de rénovation. À la suite d’un partenariat mené à l’échelle régionale entre FNE et l’Union sociale pour l’habitat (USH) Centre-Val de Loire, le projet “Un toit pour la biodiversité” est décliné dans les départements pour constituer un réseau de référents “bâti et biodiversité” permettant d’accompagner les acteurs du bâti à mieux préparer les travaux à venir pour que les espèces soient prises en compte.

En complément d’une action de sensibilisation des représentants des bailleurs sociaux adhérents à l’USH Centre-Val de Loire, le projet “Un toit pour la biodiversité” prévoit la création d’un kit de communication à destination des habitants afin d’améliorer la cohabitation avec les espèces préservées lors des travaux. 

Mais le cœur du projet correspond à la démultiplication des partenaires techniques formés à la réalisation de diagnostics biodiversité sur les bâtiments concernés par une rénovation ou une démolition. 

En effet, des colonies de martinets noirs, d’hirondelles de fenêtre ou encore de chauves-souris communes comme les pipistrelles ou les noctules apprécient trouver refuge dans les anfractuosités des bâtiments. Hors il s’agit d’espèces protégées, et leur dérangement est interdit. Lors de chantiers de rénovation par l’extérieur ou, par démolition, les espèces présentes peuvent à minima voir leurs chances de reproduction disparaître si elles sont dérangées, ou pire encore, être tuées par emmurement dans l’isolation.

Bon nombre de chantiers ont déjà été arrêtés par le passé car les travaux avaient lieu au printemps, en pleine période de reproduction des espèces et que l’Office Français de la Biodiversité a été informé de la présence d’espèces cibles sur ces chantiers. 

Afin d’éviter aux entreprises de perdre de l’argent, aux habitants de voir leur cadre de vie bousculé pendant un trop grand laps de temps, et bien évidemment de permettre aux espèces présentes de survivre et se reproduire, les associations de protection de la nature souhaitent systématiser la réalisation de diagnostiques à minima un an avant le début d’un chantier afin d’identifier les enjeux et accompagner les bailleurs lorsque des espèces protégées sont identifiées.

Pour ce faire, il est nécessaire de développer du dialogue entre bailleurs et associations, mais également de développer un réseau de référents “bâti et biodiversité” afin de réaliser les diagnostics et les accompagnements.

FNE Centre-Val de Loire s’est donc associée à plusieurs structures déjà bien investies dans la thématique comme le Muséum de Bourges, l’association Chauve-qui-peut ! et deux de ses associations fédérées (LPO Centre-Val de Loire et Loiret Nature Environnement), pour proposer un module de formation de deux jours à destination des salariés de son réseau.

Une première session de formation a donc eu lieu les 6 et 7 mars 2023 à Bourges afin de former sept nouveaux référents aux diagnostics oiseaux et chauves-souris des bâtiments. Au programme de la théorie, de la manipulation de matériel et des études de cas associés à de nombreux échanges entre participants et formateurs pour emmagasiner un maximum de retours d’expériences pour le collectif associatif.

Ces référents auront désormais les ressources nécessaires pour prendre contact avec les bailleurs sociaux de leur territoire afin d’initier des échanges et, nous l’espérons, engager des partenariats locaux sur la durée avec la préservation de nombreux oiseaux et chauves-souris à la clé !

Ci-dessous, la courte vidéo montrant la colonisation d’un gîte de substitution intégré à l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) d’un bâtiment rénové dans le Cher (18) : © Muséum de Bourges