Libellule
Communiqué de presse
Insecte Biodiversité

Biodiversité en danger : 25% des libellules sont menacées en Centre-Val de Loire

Publié le 28 septembre 2022

Sur les 64 espèces de libellules se reproduisant régulièrement dans notre région, 17 sont directement menacées de disparition et 6 autres y sont quasi menacées ; le nombre de libellules menacées pourrait donc atteindre 1 espèce sur 3 à l’avenir si rien n’est mis en place pour préserver les espaces naturels dont elles dépendent. Mené dans le cadre du Plan national d’actions en faveur des libellules et de l’Observatoire régional de la biodiversité, un état des lieux a été réalisé par un comité d’une vingtaine d’experts à travers la région, en partenariat avec le réseau associatif régional, et a été soutenu par l’Etat et la Région. Publié sous la forme d’une Liste rouge, cet état des lieux a été labellisé par le Comité français de l’UICN. Ces listes sont des outils permettant d’évaluer le risque de disparition des espèces sur un territoire. Elles ont vocation à présenter un état des lieux officiels et visent à la sensibilisation du plus grand nombre.

 

Des écosystèmes à restaurer

Tantôt aquatiques, tantôt terrestres, les libellules sont les témoins de la santé de nos écosystèmes dans toute leur diversité. Leur cycle de vie est intimement lié à la présence des zones humides, mais les zones terrestres qui les environnent ont aussi leur importance puisque c’est notamment là que les individus, une fois adultes, iront chasser les insectes dont ils se nourrissent. Le fait qu’une espèce de libellule sur quatre soit aujourd’hui menacée de disparition dans notre région doit donc avant tout nous alerter sur l’état de conservation de nos zones humides, indispensables au développement des larves, mais aussi nous questionner sur celui de nos habitats terrestres. Si certaines libellules s’adaptent relativement bien à de nombreux milieux, beaucoup d’autres ne se rencontrent que dans certains types d’habitats bien particuliers et qui sont eux-mêmes souvent menacés.

 

Plusieurs échelles de menaces

Les libellules présentent des écologies très variées d’une espèce à l’autre. Certaines sont liées aux grandes rivières, d’autres aux petits ruisseaux, d’autres encore aux étangs, aux mares ou aux marais. Du coté des domaines vitaux, là encore c’est toute une diversité puisque les espèces les plus grégaires ne se déplaceront que dans un rayon de quelques dizaines de mètres au cours de leur vie, alors que d’autres traverseront des continents !

A l’échelle des sites, le curage des étangs, le recalibrage et la rectification des cours d’eau, la dégradation des ripisylves et des marais, l’intensification des pratiques piscicoles ou, à l’inverse, l’abandon de la gestion des plans d’eaux sont autant de cause de dégradation des milieux. Dans notre région, les importantes populations de carpes de nombreux étangs sont aussi à l’origine de la disparition des herbiers aquatiques et, par là même, de nombreuses espèces de libellules…

A l’échelle des paysages, l’artificialisation des territoires et l’agriculture intensive impactent elles aussi de nombreuses espèces, que ce soit directement, en diminuant les ressources alimentaires à disposition, ou bien plus indirectement, en participant à l’asséchement des rivières et des zones humides…

A l’échelle des écosystèmes, les périodes de sécheresses et de fortes chaleurs entrainent la dégradation et/ou la disparition de nombreux sites de reproductions : mares temporaires qui s’assèchent trop tôt en saison, ruisselets des têtes de bassin versant dont l’eau disparait au cours de l’été, température des plans d’eau et des rivières qui devient trop importante…

 

Des mesures de préservation à renforcer

Face à cette situation, un Plan national d’actions est en place en Centre-Val de Loire depuis une dizaine d’année. Il a notamment permis, dans un premier temps, de combler les importantes lacunes de connaissances sur ce groupe d’Insectes. Aujourd’hui, la parution de cette nouvelle liste rouge doit permettre de déboucher sur une nouvelle phase opérationnelle dont l’objectif global sera d’agir pour la sauvegarde des libellules et de leurs habitats à travers des mesures spécifiques et directement applicables en région. Ce nouveau plan d’actions nécessitera la mobilisation du plus grand nombre : pouvoirs publics, collectivités, acteurs du monde rural, gestionnaires d’espaces, propriétaires… Il ciblera en priorité les espèces menacées.

 

 

 

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