Classeur technique Objectif Climat 2030
Depuis 2019, le réseau FNE Centre-Val de Loire, par le biais de ses associations fédérées, propose d’accompagner les territoires dans leur stratégie d’adaptation aux dérèglements climatiques en les intégrant à l’opération Objectif Climat 2030. Cet accompagnement implique la livraison d’un classeur technique dont vous pouvez retrouver les éléments sur la page internet suivante.
Merci de vous être lancés dans l’aventure avec nous.
Introduction
Présentation du projet, du plan d’accompagnement et de la carte d’une ville type.
Chapitre 1 : Concepts et définitions
Depuis sa création en 1988 le GIEC a publié 6 rapports sur le changement climatique (1990, 1995, 2001, 2007, 2014 et 2022) et différents rapports thématiques intermédiaires. Chaque rapport informe notamment des différents scénarios possibles d’évolution du climat. S’il en existe des plus optimistes ou plus pessimistes, chacun de ces scénarios est réaliste sur l’avenir du climat, résultant des actions actuelles des sociétés humaines.
Le climat s’est déjà réchauffé de +1,2° au niveau mondial mais ce changement climatique se produit de façon inégale selon les territoires. Depuis 1900, la température moyenne s’est déjà élevée de +1,8°C en France. Les conséquences du changement climatique se font déjà ressentir localement sous différentes formes. La représentation ci-dessous en présente quelques-unes sans être exhaustive sur l’ampleur des changements qui nous concernent directement.
La définition de l’adaptation a été affinée au rythme des rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). L’adaptation est un des deux volets de la réponse politique aux changements climatiques, l’autre volet étant l’atténuation, c’est-à-dire la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) pour contenir le réchauffement de la Terre au minimum possible.
La gestion du risque repose sur la connaissance et la définition de deux paramètres qui le composent : l’aléa (expression d’un phénomène naturel dangereux) où il existe des enjeux qui peuvent êtres humains, économiques ou environnementaux. Selon le phénomène naturel, à l’instar d’une balance, réduire le risque imposera de réduire son expression (aléa) ou de minimiser son exposition (enjeux).
La région Centre-Val de Loire n’est pas épargnée par les dérèglements climatiques. Le risque d’incendie, de feu de forêt notamment, s’étend et s’amplifie sur l’ensemble de l’Hexagone. En région Centre-Val de Loire, les surfaces forestières présenteront un risque au feu plus élevé touchant 320 communes. Bien que la proportion de surfaces boisées diffère selon les départements, tous sont concernés par ce risque, puisque les incendies d’ampleur se déclenchent également sur les terres arables (feux de moisson).
Les sols argileux, qui se rétractent lors des sécheresses, avec souvent un tassement irrégulier du sol en surface, puis gonflent après de fortes pluies. Avec pour conséquence des mouvements de terrain qui provoquent des affaissements, fissures sur les bâtiments, voire plus rarement, des effondrements.
Qu’est-ce qu’un bassin versant ? un milieu aquatique ? Quelle est la distinction entre le grand et le petit cycle de l’eau ? Qu’est-ce qui différencie l’eau prélevée de l’eau consommée ? Il est parfois difficile de s’y retrouver dans toutes ces notions. Cette fiche est là pour vous aider.
La gestion de l’eau eau implique de nombreux domaines d’intervention (prélèvements, distribution de l’eau potable, traitements des pollutions, protection des milieux aquatiques…). C’est pourquoi des acteurs variés interviennent (pouvoirs publics, collectivités et élus locaux, acteurs économiques et associations). Ces responsabilités s’exercent à des échelles géographiques différentes à la fois administratives (commune, département…) mais aussi naturelles (bassin).
L’extension des zones urbaines est susceptible d’aggraver les effets du ruissellement pluvial, la qualité des eaux avec la mise en suspension de polluants diverses, le risque inondation mais aussi la sécurité de la population. La réglementation sur la gestion des eaux pluviales donne un cadre juridique fort permettant à la fois, de limiter les débits à l’aval des aménagements et donc le risque inondation, mais aussi d’éviter tout risque de pollution des milieux aquatiques.
Les écosystèmes procurent de nombreux services dits services écologiques ou services écosystémiques. Certains étant vitaux pour la vie (comme la pollinisation), ils sont généralement classés comme bien commun et/ou bien public. L’organisation du territoire doit donc prendre en compte le maintien de la fonctionnalité des écosystèmes en prenant soin notamment d’assurer une continuité entre les trames verts et bleues.
Le coefficient de Biotope par Surface est un outil permettant d’intégrer la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau en amont lors de la prévision de travaux d’aménagement Facile à comprendre et à utiliser, il permet de comprendre rapidement l’impact de l’imperméabilisation d’un projet.
Selon les études du GIEC, les épisodes de sécheresses verront leur fréquence et leur intensité considérablement augmenter. Dans les décennies à venir, la région Centre-Val de Loire région pourrait connaître des records de température estivale à plus de 50°C contre 43°C actuellement (source : étude Cerfacs, CNRS, Météo France, 2017), une baisse des débits des cours d’eau de 20 à 30% et une diminution de la recharge des nappes phréatiques de 10 à 40% (source : Explore 2070, Office Français de la Biodiversité).
Chapitre 2 : Les méthodes alternatives au «tout tuyau»
L’urbanisation des territoires a entraîné une imperméabilisation des sols augmentant le risque inondation. Lors de fortes pluies, les réseaux d’assainissement sont parfois saturés notamment en cas de réseau unitaire. Cette surcharge peut aussi affecter les stations d’épuration diminuant alors leur rendement. Pour éviter ces problèmes en aval, la gestion des eaux de pluie se pense de plus en plus en amont, dès sa réception sur la parcelle.
L’imperméabilisation des sols en ville modifie le cycle de l’eau. Elle augmente considérablement le flux d’eau de ruissellement (de 10% en milieu naturel à plus de 55% en milieu urbain), qui génère des risques d’inondations et de crues en cas de fortes pluies, mais aussi une plus forte pollution des eaux de surfaces. Les revêtements utilisés pour les aménagements sont donc à prendre en compte pour une réflexion sur la gestion des eaux de pluies et de la prise en compte du cycle de l’eau dans les aménagements.
Une toiture végétalisée est un aménagement de matériaux et de végétaux installé sur le toit d’un bâtiment. Selon l’épaisseur du substrat utilisé, trois types sont distingués ayant chacun leurs avantages et leurs inconvénients : Les toitures extensives (substrat de 4 à 15 cm), les toitures semi-intensives
Le « coolroofing » est une technique visant à recouvrir une toiture d’une peinture blanche pour réfléchir le rayonnement solaire (et donc la chaleur), limitant ainsi l’exposition du bâtiment aux fortes chaleurs et réduisant d’éventuelles consommations d’énergie pour son rafraichissement (climatisation). Cette technique peut être intéressante pour les toitures anciennes, non dimensionnées ou adaptées à la végétalisation.
Moins utile pour la gestion des eaux pluviales que les toitures végétalisées, les façades végétalisées participent en revanche à l’isolation et à l’amélioration du confort de vie en période estivale. Diverses solutions de végétalisation se présentent pour tous les types de bâtiments, de la version très technique à partir de modules intégrants un système d’irrigation, à la très simple installation de plantes grimpantes.
La végétalisation de la ville et du bâti peut améliorer la qualité de vie en milieu urbanisé, notamment en période estivale où elle permet un rafraichissement de l’air lors d’épisodes caniculaires. Pour réaliser cet objectif tout en répondant aux autres enjeux environnementaux, il est indispensable de s’appuyer sur des végétaux aux faibles besoins en eau et de privilégier les espèces d’origine locale.
Le choix des végétaux horticoles est primordial, car il permet de concevoir un aménagement pérenne, économe en investissement et en temps d’entretien. On s’attachera à sélectionner des plantes adaptées au sol et au climat local, mais également capables de résister à des épisodes de sécheresse qui débouchent de plus en plus souvent sur des restrictions ou des interdictions d’arrosage.
De plus en plus souvent, les effets du changement climatique contraignent les préfets à adopter des mesures de restriction d’arrosage. Les communes doivent donc réviser leur stratégie de fleurissement en optimisant leurs méthodes d’arrosage, d’irrigation, mais également en recourant aux ressources de la flore sauvage locale qui recèle des espèces résistantes aux périodes de sécheresse.
L’essor de l’urbanisation entraine une imperméabilisation des sols induisant un ruissellement de plus en plus difficile à maitriser. Au regard de ces enjeux, le «tout tuyau» n’est plus la réponse adaptée, les techniques alternatives se développent. La maîtrise de l’imperméabilisation doit être envisagée à l’échelle de la planification urbaine (SCoT, PLUi…) et des projets urbains. Partager et connaitre les expériences engagées dans d’autres territoires permet de faciliter la réflexion sur l’urbanisation de demain intégrant les enjeux du changement climatique.
Le ruissellement des eaux pluviales sur les zones urbaines et industrielles peut lessiver une quantité importante de polluants organiques ou minéraux. La réduction des rejets polluants liés à la collecte des eaux pluviales en favorisant prioritairement leur infiltration ou leur évaporation est une priorité. L’effort devra porter par une gestion alternative des eaux pluviales « sans tuyau »
La gestion des eaux pluviales par des techniques dites alternatives repose sur un ensemble de solutions simples, localisées et basées le plus souvent sur des solutions fondées sur la nature qu’il faut envisager à chaque niveau de projet ou de réaménagement. Cependant, leur mise en œuvre demande de la technicité et une approche multipartenaires notamment lors de la réalisation de nouveaux projets urbains. On parle alors de gestion intégrée des eaux pluviales.
Pour des raisons d’hygiène et d’assainissement, les hommes ont progressivement évacué les eaux des villes en développant dès le XIXe siècle la technique « du tout tuyau ». L’eau de pluie a été collectée, cachée et mélangée dans des tuyaux souterrains et gérée techniquement sur le principe du réseau sanguin, de la toile d’araignée pour être rassemblée et évacuée vers un point bas de la ville.
Plusieurs entreprises interviennent en Région Centre-Val de Loire sur des solutions de gestion intégrée des eaux pluviales (gestion alternative au «tout tuyau»). Des entreprises sur d’autres thématiques sont également notées (pépiniéristes, économies d’eau, etc.). Liste non exhaustive, donnée à titre indicatif. N’hésitez pas à nous contacter pour l’enrichir.
Les cours asphaltées participent à l’îlot de chaleur dans les villes ainsi qu’au ruissellement des eaux pluviales avec le risque de saturation des réseaux lors d’épisodes de fortes pluies. Les épisodes caniculaires n’intervenaient auparavant que lors des vacances d’été, mais le climat change et nous rencontrons désormais ces vagues de chaleur durant la période scolaire (juin 2019, juin 2022…). La chaleur accablante réduit la capacité d’attention et d’apprentissage des enfants.
L’entretien approprié des cours d’eau est indispensable au maintien de leurs fonctionnalités écologiques ainsi qu’à la régulation du régime hydrologique de ces derniers. Ainsi, une gestion durable favorise la préservation des écosystèmes aquatiques, de la qualité de l’eau, mais aussi la prévention des inondations.
Selon l’UICN, « Les Solutions fondées sur la Nature sont des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux à nos sociétés. Des écosystèmes résilients, fonctionnels et diversifiés fournissent en effet de nombreux services écosystémiques pour nos sociétés tout en permettant de préserver et restaurer la biodiversité. » C’est également le cas des zones humides, qui accueillent une grande diversité d’espèces tout en remplissant de nombreuses fonctions.
Les micro-forêts ou forêts urbaines sont des plantations denses, variées, composées d’essences locales, effectuées sur des surfaces limitées. C’est le botaniste japonais Akira Miyawaki qui est à l’origine, dans les années 70, de cette méthode qui a pour objectif de faire émerger rapidement des forêts sur des zones défrichées, grâce à la compétition entre les plants.
Selon l’UICN, « Les Solutions fondées sur la Nature sont des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux à nos sociétés. Des écosystèmes résilients, fonctionnels et diversifiés fournissent en effet de nombreux services écosystémiques pour nos sociétés tout en permettant de préserver et restaurer la biodiversité. » C’est également le cas des zones humides, qui accueillent une grande diversité d’espèces tout en remplissant de nombreuses fonctions.
Chapitre 3 : Les économies d’eau
La récupération de l’eau de pluie est une pratique économe pour la ressource (dans le cas d’une substitution au volume d’eau prélevé dans les nappes sensibles) et écologique (par la récupération d’une ressource tombée du ciel ne nécessitant pas de pompage, traitements et acheminement par un réseau lourd). Elle permet de répondre aussi à de nombreux usages domestiques.
Pour les propriétés privées ne recevant pas de public, l’article 641 du Code Civil stipule que «tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds», les usages sont en revanche encadrés.
Limiter la consommation d’eau de la collectivité à travers une baisse d’utilisation au sein des espaces publics présente plusieurs avantages. D’un point de vue économique, cela permet de réduire la facture d’eau souvent de façon significative. Du côté écologique, les ressources naturelles sont moins sollicitées ce qui contribue à la préservation des milieux aquatiques. Enfin, sur l’aspect social, les économies d’eau réalisées par la collectivité permettent de valoriser une démarche exemplaire pour mieux sensibiliser les citoyens.
Faire mieux avec moins, c’est faire juste ce qu’il faut, au plus près des réels besoins des usagers et en économisant les ressources. La sobriété peut être esthétique et répondre aux enjeux économiques et écologiques en proposant des aménagements raisonnables, raisonnés et fonctionnels.
En 2017, l’Alimentation en Eau Potable (AEP) en région Centre Val de Loire représentait 216 millions de m3, soit 7,1% des eaux prélevées. Dans un contexte de changements climatiques et d’allongement des périodes de sécheresse, il convient à tous d’agir pour réduire nos consommations et préserver nos ressources.
La Réutilisation des Eaux Usées Traitées, (REUT), consiste à utiliser, pour certains usages, une eau de qualité moindre, issue des stations de traitement des eaux usées (stations d’épuration). Cette technique permet de réduire les prélèvements dans les milieux naturels pour leur substituer de l’eau captée et ainsi de réduire les pressions que ces prélèvements constituent sur les milieux.
Chapitre 4 : La communication
En mettant en place des actions pour s’adapter au changement climatique, les collectivités peuvent se heurter à des incompréhensions de la part des habitants. Voici donc une liste non exhaustive d’arguments permettant de donner des informations aux habitants, et d’expliquer la pertinence du projet.
En complément des outils de sensibilisation créés par les associations du réseau FNE Centre-Val de Loire et des animations et ateliers proposés, des actions innovantes peuvent être mises en place à destination de la population pour la sensibiliser aux enjeux liés aux conséquences des changements climatiques.
Pour répondre aux attentes des collectivités, l’association a mis au point un panel varié d’actions de sensibilisation spécifiques à cette opération. Le volet pédagogique est en effet indispensable pour amener les administrés de la commune à comprendre la démarche et s’engager dans l’adaptation aux changements climatiques.
Pour répondre aux attentes des collectivités, l’association a mis au point un panel varié d’actions de sensibilisation spécifiques à cette opération. Le volet pédagogique est en effet indispensable pour amener les administrés de la commune à comprendre la démarche et s’engager dans l’adaptation aux changements climatiques.
Pour répondre aux attentes des collectivités, l’association a mis au point un panel varié d’actions de sensibilisation spécifiques à cette opération. Le volet pédagogique est en effet indispensable pour amener les administrés de la commune à comprendre la démarche et s’engager dans l’adaptation aux changements climatiques.
S’adapter au risque en matière de changement climatique nécessite une bonne information et des actions éducatives et de sensibilisation. Voici des ressources et outils pédagogiques développés par Eure-et-Loir nature.
Fiches pratiques
Dans les documents d’urbanisme, les exigences de nonimperméabilisation des sols nécessitent des solutions d’aménagement nouvelles. L’enjeu est l’infiltration de la goutte de pluie à son point de chute, à la faveur notamment de la végétalisation de surface. Les parkings perméables et / ou végétalisés participent à la mise en œuvre de ces aménagements durables.
Dans les documents d’urbanisme, les exigences de non-imperméabilisation des sols nécessitent des solutions d’aménagement nouvelles. L’enjeu est l’infiltration de la goutte de pluie à son point de chute, à la faveur notamment de la végétalisation de surface. Les enrobés poreux contribuent à la mise en œuvre de ces aménagements durables.
Dans les documents d’urbanisme, les exigences de non-imperméabilisation des sols nécessitent des solutions d’aménagement nouvelles. L’enjeu est l’infiltration de la goutte de pluie à son point de chute, à la faveur notamment de la végétalisation de surface. Les enrobés poreux contribuent à la mise en œuvre de ces aménagements durables.
Annexes
Parce que le cycle de l’eau est directement affecté par le changement climatique, le bassin Seine-Normandie a adopté une stratégie invitant les acteurs du territoire à s’engager pour l’adaptation au changement climatique, préserver les ressources en eau et assurer un cadre de vie sain et des écosystèmes résilients. Cette fiche présente les enjeux du changement climatique pour les territoires et les habitants du bassin, les principes à respecter pour y répondre et détaille 46 réponses stratégiques à disposition des acteurs. Les aides financières de l’Agence de l’eau Seine-Normandie permettent d’accompagner la mise en œuvre de stratégie d’adaptation par les acteurs compétents.